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La crise des identités

Aimer et « avoir une famille », travailler et « avoir un emploi » constituent désormais les préoccupations principales, sinon exclusives, de nos contemporains. Est-ce suffisant pour définir leur identité ? Certainement pas. Si l’identité, au sens juridique, c’est d’abord un nom de famille (mais aussi au moins un prénom) hérité d’une lignée (en fait, deux…), si c’est parfois une catégorie socioprofessionnelle (un statut d’emploi notamment), c’est aussi une nationalité. Sur les cartes d’identité, variables selon les États, on peut demander des renseignements divers (date et lieu de naissance, adresse, couleur des yeux, signes particuliers…) mais on exige toujours d’y inscrire ces deux éléments clés : le nom et la nationalité. Je m’appelle X… et je suis français. La nationalité est au cœur de l’identité juridique comme le nom est au principe de l’identité personnelle.

Qui dit nationalité implique, dans les sociétés démocratiques, la citoyenneté. Le droit de vote, c’est celui de participer à la souveraineté de la nation qui, en échange de l’appartenance, confère le statut de citoyen. Voter c’est exprimer une préférence pour des candidats, des partis, des programmes. Le pluralisme des positions politiques implique des choix, des positions motivées symboliquement. Avoir une nationalité, ce n’est pas seulement bénéficier de droits (sociaux notamment), c’est aussi un devoir d’exprimer des préférences par le vote démocratique c’est-à-dire des choix motivés par des valeurs, des croyances…

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